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Reflexions existentielles
7 décembre 2005

Dans tes yeux, mon reflet

J'aurais peut être voulu un regard profond et explicite, comme tu le fais si souvent. J'aurais peut être préféré une phrase débile, balancée en l'air, genre "un p'tit bisou ma chérie?". J'aurais sûrement adoré que tu me demande mon numéro de téléphone, mi figue, mi raisin. Un battement de tes cils de bambi, un haussement d'épaule mais vraiment tout sauf cette immonde tape dans le dos. Une victime potentielle? Un coup à tirer? Une collégue rigolote? Un être humain de sexe féminin? Une panthère? Une biche? Un goûter sucré? Un tas de boudins? Vas savoir. Pour YM, j'étais une victime (heureusement que ses plans ne se sont jamais concrétisés, sinon à l'heure actuelle je serais peut être en dix morceaux répartis dans des tas de poubelles au quatre coins de la terre). Pour P et S, j'étais une paire de fesses qui coûtaient chères, trés chères, l'équivalant du prix d'une nuit dans un hôtel quatre étoiles, resto gastro, champagne, sans compter les pourboires en billets aussi bleus et verts que les traces sur mon corps. A me trouvait chiante et susceptible, mais j'étais une copine et on rigolait bien à monter des plans diaboliques entre midi et deux. Mon plus grand regret a été R, un amoureux de la femme sans l'être de moi et tu avais beau dire le contraire, je ne te croyais pas mais ça me suffisait. Mais celui qui m'aura porté au plus haut sur le podium de l'estime est L sans contester, n'insiste pas veux tu? P, mon meilleur ami de la gente masculine, parfois trop meilleur, je ne te mérite pas. Les autres, je les passe, pas parce que le nombre est tel qu'on y est encore mais surtout parce que la diversité n'y est pas et celle que j'ai été pour eux est la même que celle que j'aurais été pour des tas d'autres: pas grand chose d'humain en fin de compte. Tel le miroir du désir, j'ondule et prends l'apparence de ce que tu veux de moi: dominée, dominatrice, mére réconfort, oreille confidente... et je sais que la seule chose qui motive ces incroyables contacts est le sexe (tu veux jouer au docteur freud avec moi?). Mais méfies-toi, parfois nos désirs nous envahissent, nos fantasmes nous étouffent et nous écrasent jusqu'à faire de nous des petites choses de rien du tout. Et ensuite, je te jette comme un kleenex usagé dans le caniveau, pauvre corniaud. Ton amour propre sera recroquevillé dans ton entre-jambes comme un chien des rues en hiver. Pas de pitié, parce que je l'ai été moi aussi. Et à force de prendre les coups de triques, je trique à mon tour jusqu'au KO. Si je ne t'ai pas tout court, je t'aurais à l'usure. Et je n'oublierais jamais de faire de toi, un instant, la blessée que j'ai été, juste pendant un instant, juste avant d'anéantir l'espoir, je regarderais la souffrance dans le fond de ta pupille dilatée et mouillée. Et je m'écoulerais essouflée, toi tu partiras vaincu, le dos rond mais j'aurais gagné et tout perdu dans la même action.

"Avec quel air d'envie la chienne sensualité mendie un morceau d'esprit quand un morceau de chair lui est refusé"

Mais on en est pas encore là, n'est ce pas mon amour?

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Commentaires
N
Bah alors, on blogue plus ? Alors, Fireman ?<br /> Demain, j'ai rendez vous chez Pénélope à 14 heures, tu peux passer quand tu veux à la maison, on a du Stilnox, hé, hé !Cette fois, si je te vois ce sera en vrai, pas une hallu !
N
Tain, mais t'écris trop bien, je suis sincérement très impressionnée, dès le début, je me dis à chaque fois "waa, bien écrit cette note", comme si c'était un accident, car c'est trop bien, puis la prochaine, aussi est extraordinaire, puis la suivante et ce n'est pas un accident en fait, tu as réellement du talent...<br /> Quel désenchantement se dégage de cette note, t'es blasée, malgré ton jeune âge...
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