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Reflexions existentielles
24 décembre 2005

Post départ

Je n'ai même pas savouré le fait de quitter le taff plus tôt que d'habitude. Comme une veille de noël qui se respecte, il y a eu du monde tard dans la soirée et des absents. Tellement pas parce que j'ai du mal à dire non mais je ne voyais pas pourquoi je ne resterais pas une demi heure de plus pour les arranger. C'est pas non plus pour faire bien devant guy qui, paternel avec son petit peuple, me serre les épaules "alors, tu es en congé demain?". Non surtout parce que j'ai dans la conscience les 3 jours d'arrêts maladie qui ne me seront pas indemnisés et que de ce fait, j'ai pas mal de retard à rattraper donc de tunes parce que comme le dit si bien tout patron qui se respecte "le temps, c'est de l'argent" (et ma santé connard?). J'en ai eu pour mon compte d'ailleurs, jusqu'au bout ils m'auront eu ces salauds, j'ai pas arrêté. 23h et la libération, je m'empresse de poser la grille sur la vitre indiquant explicitement aux retardataires que non, vraiment, on peut plus rien faire, c'est fermé. Et c'est à ce moment, quand la tension tombe d'un coup, quand bizarrement le silence et le calme prennent le dessus, ouais là j'ai plus qu'envie d'une cigarette. Je sais que cette nuit sera longue, il me reste à boucler le sac, ranger ma chambre, nettoyer à droite à gauche et pas une cigarette sous la main. La dernière remonte avant que je pointe, c'est à dire 5h plus tôt et c'est déja la crise de manque. Moche. "Dis, tu sais où je pourrais acheter des clopes à cette heure-ci, dans le coin?" "ya l'épicerie arabe plus haut dans la rue qui va à la gare mais il les vend super cher ses clopes" "pas grave, m'en fout, ya des moments, tu vois, ça n'a pas d'importance" "ben dis donc, t'es accro toi". Ouais, sûrement même si je crois que mon interlocuteur en fume autant que moi. 70 centimes plus cher, bah, j'aurais pas le temps d'en acheter demain de toute façon. Jme suis même fendue d'une smirnoff, style de fêter cette soirée spéciale et ce lendemain prometteur. Je pars pas pour longtemps mais ça me fait toujours bizarre. Et plaisir. Disons que c'est comme quitter chez moi pour aller chez moi, je change de pièce mais avec 700 bornes entre les deux. La vrai différence est que je suis toujours trés enthousiaste de retrouver le sud mais je m'en lasse vite. Pas d'avenir là bas, juste des bons souvenirs que j'apprécie de revivre au présent mais je ne suis plus tellement à ma place en fin de compte. Les deux maisons mais je n'ai pas ma chambre, ma famille, mes amis mais pour eux je suis parisienne. Si je m'adapte facilement à la réinsertion dans mon second chez moi, c'est tout de même avec peu d'entrain. Le changement c'est cool mais faut reprendre le cours des choses tel qu'on l'a laissé. Le matelas par terre, mon chevalet et mon brouillon de pseudo artiste, mes fringues en pagaille entassés comme des chiffons, ce putain de tapis poussièreux comme une momie. Un peu de rangement, un peu de ménage, style de conditionner le retour dans un esprit de bien être. De l'illusion, bien sûr, parce qu'en rélité où que j'aille, j'ai l'esprit ailleurs. Partout sauf ici. Là, maintenant, je l'ai déja dans le taxi qui passe me prendre à 8h pour m'emmener à Orly, je l'ai dans l'avion qui s'apprête à décoller, dans Blagnac à attendre je ne sais qui vient me chercher avec mon bordel. Mais tout est décallé en fait, dans le taxi, je serais chez mon père, dans l'avion, je serais dans la campagne de mes ancêtres que j'espère secrétement enneigée bien que je sais que ça ne soit pas le cas. Et ainsi de suite... mais ce que j'attends par dessus tout, ça, tu le sais aussi bien que moi, des retrouvailles, te serrer fort contre moi, voguer à deux comme des perdus et puis que se passera t-il? La surprise à ceci de fantastique: on fait marcher l'imagination, on s'attend à tout comme à rien mais on s'en fout, l'essentiel est ailleurs, ce qui arrivera, ce qu'on fera n'est qu'accessoire. Et pas une seconde je ne voudrais penser au retour dans la banlieue grise.

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